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Décembre 2002 - Italie et Slovénie


Samedi 1er décembre
Le cheval est guéri. Le départ est fixé à demain. Je prépare mes affaires, répond aux questions d'un journaliste et à celle de tous les amis de Pietro.

2 décembre
Le soleil se lève, les bagages sont prêts. Je vais pour brosser le cheval et à la lumière du jour je vois mon cheval qui boîte fortement de l'antérieur gauche, l'autre antérieur, donc… Bon, il n'y a plus qu'à attendre Franceska qui sera là à 8h. Pas de marques de blessures sous la sole. Elle fait trois radios du pied et recommande de garder le pied dans du lin bouilli et tiède.

3-4-5 décembre
Je passe 4 jours à cuire du lin et à changer 10 fois par jour le lin dans lequel baigne le pies du cheval. Objectif : que la chaleur et le lin fassent mûrir l'éventuel abcès ou facilite la résorption de l'éventuel hématome. Heureusement que j'ai à disposition une gazinière, du foin et de la paille à volonté. La pluie incessante m'a contrainte à mettre le cheval au box. La nuit Cysko et Aramis se partagent le box, le jour Aramis vagabonde dans l'écurie à la recherche d'un cheval à embêter ou d'un peu de grain à voler… Franceska mange souvent avec moi et Pietro passe de temps en temps voir si tout va bien.
Enfin, jeudi soir, l'abcès se perce au niveau du talon.

Vendredi 6 décembre
Franceska avait appelé l'autre vétérinaire, celle qui a a vacciné les chevaux et qui est spécialiste du pied, pour faire une échographie du pied. Elles arrivent aux aurores. Mais l'abcès ayant éclaté, il n'y a plus besoin d'échographie, maintenant on sait ce que c'est .
Je remise le lin dans la réserve, fait un bandage simple et sort le cheval qui déjà marche infiniment mieux.
Le soir les deux talons laissent échapper du pus. C'est bien les pieds se nettoient. Je garde les talons enduits d'une pommade désinfectante et maintiens un bandage pour laisser le pied au propre.

Samedi 7 et dimanche 8 décembre
Je poursuis le traitement du cheval maintenant quasiment guéri.

Lundi 9 décembre
On a convenu avec Pietro et Franceska que je parte vendredi. Le cheval maintenu au box une bonne partie de la journée commence sérieusement à s'impatienter et moi-m^me je suis impatiente d'aller découvrir les montagnes enneigées qui apparaissent à l'horizon.
Le maréchal qui doit mettre des fers à plaques à Cysko détruit mes espoirs et me met un coup de cafard : il ne peut pas passer avant vendredi. Voila le départ encore retardé. Mais ce qui me casse encore plus le moral c'est que le maréchal veut que je maintienne le cheval au box pour qu'il ne s'use pas la corne de sons abot déferré. Je me sens mal infligé ce calvaire à Cysko encore 4 jours.

10 décembre
Paulo m'a demandé si je passais Noël ici…
Je viens d'apprendre que ce n'est pas gagné pour la douane. Il y aurait un paquet d'examens à faire. Pour les chevaux d'après ce que dit Yvan, un ami de Franceska vétérinaire en Slovénie.

11 décembre
Franceska a prélevé du sang au cheval et à la mule pour le test et est allée à 80 km de là pour les porter directement au laboratoire officiel. Voila 1 semaine de gagnée, merci Franceska. Les résultats seront de retour jeudi. Je fixe le départ à mardi matin, un colis devant arriver de la France porté par un voisin de maman qui vient voir sa famille à côté de St Giorgio. Il y aura aussi une commande de produits pharmaceutiques pour Franceska, des produits que le règlement italien rendent difficiles à se procurer sans une tripotée de formulaires

Lundi 16 décembre
Je ne tiens plus en place. Je veux partir ! Dernières courses, je prépare mes bagages .Paulo ne veut pas que je parte. Il trouve 1001 raisons pour que je reste mais non, je vais en Chine Brave homme.

17 décembre
Enfin ! Levée à 5h00. A 7h30 je vais chercher mes chevaux. Non, personne ne boîte, tout le monde a ses fers. Et zut un des poneys de l'écurie a une colique. J'aide le vétérinaire. Bon je ne serai pas partie avant 9h. Il est 10h je reprends le brossage des chevaux et là Franceska m'apprend que les résultats des tests ne sont pas prêts… Le laboratoire qui fait les analyses est en grève. Je m'assoie et je réfléchis. Bon le laboratoire est à 60 Km de là à Pordénone. Demain il sera trop tard pour que les résultats, envoyés de la poste de Pordénone arrivent à la frontière avant vendredi. Et je pense passer la frontière vendredi. Il faudra donc que quelqu'un aille à Pordenone me chercher le document officiel. Paulo se dévoue. Malgré son insistance pour que je reste je finis par prendre la route à 12h. Derniers signes d'adieux à Franceska et Paulo et je prends la route sous un soleil timide. 10 minutes plus tard…La mule a perdu un fer postérieur…Je le retrouve à 500 m de l'écurie. Retour au point de départ. Je remets le fer. Il est 13h30 et je décide de rester là pour une nuit de plus. Cela me permettra de repartir demain matin avec les résultats des tests en poche.

18 décembre
Ce coup-ci je pars. A 8h00 chevaux et mule sont prêts. Nettoyés et sellés, les bagages sont bouclés, les 8 fers sont aux pieds. J'attends Paulo pour aller chercher les test. Je remets du foin aux chevaux, à 9h30 on doit être de retour. Franceska arrive. Elle a appelé son ami au laboratoire d'Etat : ils font tout ce qu'ils peuvent mais il n'y a toujours pas de résultats, le labo est toujours en grève.
M'en fous, je pars. Je confie à mes deux amis le soin d'obtenir de chercher et de me faire parvenir les attestations avant que je sois à la douane. Plus on reste à un endroit plus on prend racine et plus il est difficile d'en partir. J'espère qu'en partant le voyage reprenne sa place et que les ennuis cessent.
Rien ne peut plus me retenir. A 10h je prends la route. Grand soleil. J'évite les endroits boueux quitte à prendre de l'asphalte.20 fois dans la journée je vérifie que les fers sont en place. Je paie pour que j'arrive enfin à larguer les amarres. Et oui, à travers la plaine, sous le soleil, sur des chemins de terre entre plantations d'arbres et terres labourées, avec vue sur les Alpes enneigées, j'avance.
A ma gauche (au Nord) les Alpes italiennes sous la neige. En face (à l'Est) les derniers contreforts des Alpes en Slovénie : collines beaucoup plus basses et sans neige. C'est là que je dois passer. Et sous mes pieds, entre la mer et cet arc montagneux, la plaine et ses canaux.
J'avance au pas. Le cheval demande le trot. Je le laisse faire mais après quelques foulées il repasse au pas. Il ne souhaite pas tenir le trot, peut-être encore sensible des pieds, je note.
Pause de midi. Je me laisse offrir le chocolat au bar voisin et répond aux multiples questions. Séance photo et je repars. Alexandre, un gendarme de St Giorgio m'a trouvé une place pour la nuit à Campolongo, mais je ne sais pas si j'y serai ce soir.
Je traverse la campagne, croise une grande propriété viticole avec des allées bordées de Cyprès, une écurie de chevaux de course de trot avec piste d'entraînement, des chaumes de maïs avec système d'irrigation mobile et enfin Campolongo à 16h. Nickel, la journée s'est bien passé et l'étape est de tout confort. L'accueil est vraiment chaleureux.
Les résultats des tests ne sont toujours pas disponibles et Gorizio est à 25 km.

Jeudi 19 décembre
A 12h j'apprends que j'aurai les résultats samedi matin. J'ai 2 jours pour atteindre Gorizia à 20 km de là. Soleil et herbe fraîche m'encouragent à faire 2 h de sieste.
Je m'installe pour la nuit sur le bord d'un canal à côté d'une cabane en bois sur un carré d'herbe en bord de champ. Il y a là de l'eau pour les chevaux et mon hôte d'hier a convenu de passer me voir ce soir avec une botte de foin. Il arrive, le cheval s'attaque au foin mais pas la mule qui a un comportement bizarre : elle marche, se roule, ne mange pas, soulève sa lèvre supérieur comme le font les étalons. Les signes sont clairs : elle a mal au ventre. J'appelle Franceska pour avoir son avis et fait à Aramis une injection d'Estocelan. Je passe une bonne partie de la nuit à réconforter Aramis : je la promène, lui masse le ventre, elle apprécie. Je la couvre avec une couverture faite de 2 draps emprisonnant une couverture de survie. Joli travail fait par ma voisine ardéchoise.
A 2h du matin Aramis fait un pêt, un crottin et s'attable au foin. Elle est guérie. Je lui laisse la couverture et je m'enfonce dans mon duvet. Le thermomètre indique 3° dans la tente.

Samedi 21 décembre
Traversée de CORIZIA sans problèmes, mis à part une voiture qui me tape le pied en frolant le cheval. Mes hôtes me suivent en voiture pour protéger les chevaux sur le rond point et voilà la douane : intense émotion en arrivant à la frontière , je quitte la CEE. Moins de problèmes que prévus à la frontière Slovène, mis à part 55 euros à payer et 1h30 d'attente. Francheska est allée à PORDENONE, à 100 km de là chercher les résultats de Coggink test puis les a amenés à St GIORGIO où la femme de Pietro les a récupérés pour me les amener à la frontière. A la frontière, personne ne m'a demandé ce papier, soit disant obligatoire. 55 euros suffisaient...
Je bois un café apporté par Pepi et Silvia et salut tout le monde. Silvia accroche au licol d'Aramis un coeur en bois tressé avec un ruban rouge. Ca lui va très bien. Je pars. La route est déserte. Je m'enfile dans les champs puis dans les bois avant de trouver des chemins à travers les vignes. J'ai l'impression de sortir d'un entonnoir, devant moi s'ouvre l'infini. Bon, j'ai intérêt à ne penser qu'à aujourd'hui et demain sinon je vais me noyer...
[...]
Je trouve une famille avec un cheval et deux enfants, un garage pour le matériel, un corral et du foin pour les chevaux. Après le thé et le goûter, les parents avaient prévu d'aller à un concert et m'y amènent. Me voilà assise par terre au milieu d'un millier de personnes dans un hall de sport en train d'écouter de la musique traditionnelle chantée par une jolie voix slovène. Citoyen du monde prend son sens.
Puis mes hôtes m 'emmènent manger dans une ferme auberge ; ils ont un repas de prévu avec vingt autres cavaliers. Bon, ce n'est pas ce soir que je me coucherai tôt. On discute. Une dame parle français et sert d'interprète. Après une longue discussion, chacun voulant l'étape de demain me conduise chez lui, sans se soucier des distances, il est convenu que cette dame me montre un bout de chemin et que je passe la nuit dans un petit village à 25 km de là, le long de la Vipana et la nuit suivante à 15 km plus loin chez des amis cavaliers.
Pour ce soir mes hôtes ont mis un matelas dans le salon et il est 1h30 du matin lorsque je me couche enfin.
Bien bonne première impression de la Slovénie.

mardi 24 décembre : un réveillon de Noël pas comme les autres
Je demande l'autorisation de dormir dans le fenil : " sans problèmes "me dit mon hôte. Je passe un moment dehors à regarder mes chevaux manger puis retourne au chaud me préparer des pâtes dans l'étable. Il y a là, bien propres, bien rangés, moutons, ânes, chevaux de trait (dans des box trop petits à mon goût) et sept veaux et jeunes vaches pour la viande. Un vieux (le père) s'occupe des animaux et fait, en allemand, un peu de conversation. Un gros tas de foin m'attend devant les veaux : je m'y installe pour mon repas de Noël.
Je me lave à l'eau chaude au robinet de l'étable et m'endort dans le fenil pendant que mes hôtes sont à la messe de Noël.

mercredi 25 décembre
Petit déjeuner chez mes hôtes où un délicieux gâteau de noix m'attend. Le père me souhaite un joyeux noël au réveil dans l'étable, ce qui me fait bien plaisir.

27 décembre / 3 janvier : petite semaine de vacances avec les amis de la logistique
petite semaine de vacance avec Aurore, Géraldine, Nolwenn, Jules, Loofy, Estelle et le chien Tuva, dans une ancienne caserne transformée en Saloon par un groupe de cavaliers amateurs de Far West " Lovrenc Club " (Voir page Partenaires et cliquez " Rencontres "). Les chevaux ont une écurie, un pré et du foin à volonté.
De grosses empreintes d'ours marquent les alentours du saloon.


Lovrenc Society

samedi 4 janvier 2003
Et me revoilà sur la route. J'ai fini un premier voyage de cinq mois de la France à la Slovénie avec cheval et mule gras. J'en entame un second de la Slovénie vers la Bulgarie. Le matériel est maintenant adapté au dos des animaux, (enfin, mieux adapté qu'en août dernier), les chevaux sont plus musclés et entraînés, et chaque jour me rapproche du printemps. Bon, sauf accident ou contretemps, cette deuxième partie me semble envisageable.
[...]
La Slovénie est vraiment belle. Ici, paysage de basse montagne (culmine à 1200 m), boisée sur les zones en pente, en herbe sur les parties plates (vallée, plateau, vallon). Aucune clôture, encore moins qu'en Italie. Paysage sauvage où l'on croise des empreintes d'ours et des cervidés. Et une population fabuleusement gentille et accueillante....ù




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