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Septembre 2002

A travers l'Italie...





3 septembre: Val de Suse - Piémont

6 septembre: Habitation Val de Viu-Piémont

2 septembre : jour de pause […] : une italienne, qui parle le français vient régulièrement voir ce qui se passe et traduit selon sa fantaisie aux autres habitants du hameau, fière comme une poule de pouvoir répondre à leur question. Mon maigre italien et la similitude de langue me laisse entrevoir la grande imagination qu'elle met dans ces réponses mais je laisse faire.

6 septembre : Un bout de route goudronnée suivit de 2 h d'Indiana Jones sur un ex-sentier muletier, à jongler entre le torrent, l'eau au genoux, les dalles glissantes de l'ex-sentier et la brousse de ronces-fougères et arbre mort séparant le torrent de feu le sentier. Un coup dans le torrent, un coup sur le résidus de sentier, un coup dans la brousse, et ce pendant 2H (5Km. Quel rendement !) Une passerelle en fer en vue, au loin, on est sauvé…Bon, il faut encore l'atteindre. Un berger m'avait dit : " Ça passe " On ne devait pas parler du même chemin. Voilà, on retraverse le torrent pour reprendre la route goudronnée; au point ou en sont les fers c'est plus sûr, plus rapide et plus reposant…Mais infiniment moins passionnant.

15 septembre : j'ai rendez-vous ce soir au refuge de Valpi avec mes parents qui m'apportent mes affaires d'hiver. […] Il est 18 h, le refuge Valpi est à 10 km de là, je ne l'atteindrai pas ce soir et n'ayant plus d'énergie dans le portable, je ne peux prévenir mes parents. Je poursuis mon chemin à la recherche d'un endroit pour dormir, riche en herbe et accessible en voiture. Au fond de la vallée une vache nous charge méchamment. La mule fait front et lui fonce dessus oreilles en arrière et dents en avant. La vache arrête sa charge puis revient à l'attaque mais la mule veille. Merci Aramis. Le paysan est mort de rire, il nous ouvre la clôture pour que l'on sorte du champ. Non de loin de Biella, je trouve une famille accueillante, de l'herbe et de l'eau. Il est 19 h.

Ses parents la retrouveront le lendemain et après un tri serré pour sélectionner l'indispensable, peser et repeser, elle repartira le 17 septembre.

17 septembre :voilà, avec le plein de nourriture, la mule porte 85 kg tout compris, j'ai de quoi referrer cheval et mule et le matériel pour l'hiver. Il y a 22 kg de bât, tapis et sacoches et 63 kg de matériel et nourriture. Avec ça, je suis autonome 6 jours. Pas de nourriture pour les chevaux, ils sont nourris à l'herbe et avec un peu de foin de temps en temps lorsque l'on m'en propose. Ils se portent bien tous les deux ainsi. Par contre, la mule porte du sel pour leur en donner régulièrement.

22 septembre : j'ai un problème. Il y a 6 jours, j'avais 6 jours de nourriture sur la mule et c'était déjà beaucoup. Aujourd'hui, compte-tenu ; des gâteaux que Marisa m'a donné à Prettoto, du fromage et du pain donné par le berger, des gâteaux donnés par l'épicière de Postua et du fait que je n'ai mangé qu'une fois sur ma réserve dans la semaine, je suis obligée de mettre une partie de la nourriture sur le cheval. Il est impossible de refuser et je n'ai pas le cœur de la jeter.

Petit déjeuner à 9 h, mes bagages sont prêts, aujourd'hui je pars tôt…et non, le cheval a déferré d'un postérieur, sûrement en glissant hier ou alors , vu que le glome est abîmé, la mule lui a peut être marché sur un talon. Peu importe, j'arrive à faire abstraction de la foule présente et je me concentre sur mon travail : j'ai par chance 4 fers de rechange pour le ferrage du cheval en octobre et utilise un des postérieur pour remplacer celui qui est perdu. La corne s'est usée et le travail est difficile pour mettre le pied plat et d'aplomb. Je fais le meilleur compromis, laisse le pied d'aplomb et supprime un peu les trous faits par l'usure inégale du pied sans enlever trop de corne. Un villageois me prête enclume et marteau. Je broche en espérant que le fer tienne jusqu'à la prochaine ferrure et n'abîme pas le pied. On verra. Midi : je pars. Le fer a tenu 2 mois.

25 septembre :je range les affaires sous un ciel gris, vais au village de Gargallo acheter un demi-litre de lait pour le petit déjeuner et 2 tomates pour midi et décolle à midi après avoir dit au-revoir à mon hôte qui paraît désolé de me voir partir. Je force le passage dans les bosquets et finis par trouver un sentier qui me mène au premier village. On fait la queue avec les automobilistes au chemin de fer en attendant que le train passe… et se perd dans les bois dont on aura fait pendant 3 h tous les sentiers en vain avant de forcer à nouveau les bosquets et tomber enfin sur un sentier qui ressemble à celui convoité. Les cartes italiennes sont désespérantes d'inexactitude. Il est 15 h, les chevaux ont faim, il est temps de faire la pause…quand apparaît à l'orée du bois, une maison, une dame tenant en laisse un petit poney noir et une belle ânesse (Mélanie) qui suit en liberté derrière, le tout sur fond de verts pâturages. Le petit poney s'appelle Fury, c'est un falabella que sa propriétaire vient de récupérer pendant qu'il se sauvait, l'ânesse va faire un petit d'ici une quinzaine et la propriétaire, végétarienne, élève des oies (que je mettrais bien dans mon assiette), des poules, des canards pour le plaisir. La maison est immense, elle me propose un verre ( au fait, elle s'appelle Denise). J'accepte, après que Denise m'ait donné l'autorisation, de mettre les chevaux à brouter dans un champ qui vient d'être fauché. Je parque les chevaux et suit Denise avec mon casse-croûte. Elle m'installe sur une grande table et je sors pain bio et fromage de chèvre de ce que m'avait donné le berger, tomates, confiture donnée deux jours avant et crème de marron. Elle rajoute lait, thé, biscuit, pomme, jambon…Je me régale et range mon sac à provision plus lourd qu'avant le repas. Il est 16 h, j'ai prévu d'aller jusqu'au Lac Majeur mais la tentation est trop forte : Denise me fait miroiter un lit, un bain et une machine à laver pour le linge…OK je reste. Elle est heureuse de m'accueillir. Je profite de la fin d'après-midi pour faire monter deux filles, amies de Denise qui restent là dormir ainsi que le gardien de la maison, un roumain qui fait un bon galop avec Cysko, heureux de se défouler. Je sors fil et aiguille pour recoudre une chaps et agrandis le pré des chevaux. Denise ne dort pas la nuit à sa maison de campagne et me confie aux bons soins du gardien après m'avoir montré mes appartements…un vrai grand lit avec des draps tous propres. Et de l'eau chaude dans la salle de bains et de la lumière électrique. Je partage un verre et un repas agréable avec le gardien. Soirée détendue. Bonne nuit.

30 septembre :…A propos de l'accueil italien…. Encore en bordure de village mais sur une pièce d'herbe bordée par plusieurs maisons, je profite de l'hospitalité de chacun. Si je m'installe dans un hameau ou à côté de plusieurs maisons, passé le temps de méfiance, tous s'unissent et se mettent en quatre pour m'accueillir et me protéger. L'accueil varie selon les régions, rude en montagne, chaleureux dans le piémont, discret et efficace en Lombardie, mais je peux laisser mon matériel et mes bêtes et compter sur l'aide des italiens chaque fois que besoin. Le moral est bon, les chevaux en forme…



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