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Mars Avril 2003 - La Roumanie encore un pays d'accueil...


jeudi 14 mars
A 15 h, je suis à la frontière. Et l'envie d'être en Roumanie, accompagnée de l'idée que l'on est vendredi et que demain, il n'y aura peut être pas de vétérinaire pour faire passer les chevaux me font me présenter à la douane malgré l'heure tardive. Pour sortir de Hongrie, pas de problème, je m'en doutais. Pour entrer en Roumanie, perplexité du douanier qui hausse les épaules et me dit d'attendre sur le côté. Un homme parlant français vient à mon secours. Il travaille à la douane. Je lui confie les papiers des chevaux et il part avec pour m'aider. Je m'en mord les doigts: et si l'homme disparaît avec mes papiers?
J'attache mes chevaux, saute la barrière et pars à la recherche de l'homme et du vétérinaire. Les douaniers ne savent pas où est le véto. L'expérience de la précédente frontière me fait m'adresser à une femme de ménage qui immédiatement m'indique où se trouve le bâtiment où je le trouverai. Il y est, ouf...l'homme et les papiers de chevaux aussi. " problème " qu'ils me disent, "il n'y a pas l'autorisation de transit et de certificat sanitaire roumain". Je leur explique, avec une entière mauvaise foi et un beau sourire que je me suis renseignée sur les papiers nécessaires et qu'on ne m'a pas parlé d'autorisation de transit et que je ne peux pas avoir de certificat roumain puisque je ne suis pas encore entrée dans le pays. Le certificat hongrois doit servir pour entrer en Roumanie comme le certificat italien m'a servi à entrer en Slovénie.
Il fait bientôt nuit et mes animaux ont faim. Je ne peux pas les laisser là sans manger. Ca, c'est un argument de poids.
J'ai pour moi : les passeports des chevaux, des vaccinations en règle, un coggin test de moins de trois mois et trois certificats vétérinaires (français, italien et hongrois) pour chacun de mes animaux. Je suis française, pays ami pour les roumains, femme et seule. Ils sont trois hommes et la courtoisie les pousse à m'aider. A savoir, après un coup d'oeil aux chevaux, un coup de tampon sur les papiers, une inscription au bordereau, ils me laissent passer. C'est la première fois qu'une douane ne me coûte rien. Mais, il fait nuit.

vendredi 15 mars
Il nous faut trouver le bateau qui permet de traverser jusqu'au village d'Ignis. Tiens, un monsieur coupe du bois ; je vais pour me renseigner. Il parle bien français. C'est le bonheur d'entendre et de pouvoir parler français et surtout de pouvoir parler sans faire moults efforts pour entrer en communication. Il y a de l'herbe sous le verger de l'homme, les chevaux se sont mis à table. L'homme me propose de faire une pause ici. Il ne pleut presque plus, l'étape du jour doit être courte pour reposer Aramis...et Magali qui continue à marcher à pied (plus pour longtemps, le garrot de Cysko est quasiment guéri). Je tends le fil de pommier en prunier, débatte la mule et assis côte à côte, lui sur un sac, moi sur mon pancho, l'homme et moi mangeons. Il a travaillé en France et en Belgique. Il améliore mon repas en partageant le sien et refuse que je partage le mien. Une heure agréable dans ce verger à côté de la Mure, la rivière, sous le soleil naissant.

Voilà le village d'Ignis. Comme en Hongrie, la rue est très large et inclut au centre le passage des voitures et chevaux, puis deux bandes en herbe et arbres et enfin contre les maisons, le passage des piétons. Ici la rue centrale est en terre et seuls les trottoirs sont en ciment. Le nombre de carrioles tirées par un cheval avoisine le nombre de voitures.

vendredi 4 avril
J'ai crevé de chaud toute la nuit. Réveil avec le jour, ce doit être 6h15 à la nouvelle heure. J'amène les chevaux boire au ruisseau et les mets dehors dans le parc que j'ai fait hier. Ils jonglent entre les trois brins d'herbe et le foin. ils en ont marre du foin et ne le mangent que pour calmer leur faim. Pendant que je prépare mes affaires, la grand-mère me prépare un plat de pommes de terre pour le petit-déjeuner. J'ai essayé de lui expliquer qu'un peu de son délicieux fromage avec son pain maison et le nutella que j'ai dans mes sacoches seraient parfait. Mais on ne lutte pas avec la volonté d'une vieille dame et j'aurais des pommes de terre par ailleurs délicieuses avec du fromage.

samedi 5 avril
Chose rare en Roumanie, aujourd'hui on fait une dizaine de kilomètres sur du goudron. Les chemins de terre sont très nombreux, beaucoup de routes reliant entre eux les villages ne sont pas goudronnées. Mais ici les routes de terre sur ma carte sont en goudron. Vu que cela fait deux mois que l'on a quasiment pas fait de goudron et que les fers de mes chevaux à deux mois de ferrure sont encore bons et qu'il me faudra de toute façon déferrer pour parer les pieds, je préfère ces dix km de goudrons à un safari dans la campagne sur de mauvais et incertains chemins, pénibles pour la mule.

Beaucoup de pauvreté mais je ne vois pas de misère dans les campagnes roumaines. Chaque famille a quelques poules, dindons et autres volailles de basse-cour, les cochons, la vache à lait et quelques hectares de terre. Rien de rentable, mais de quoi manger à base de farine de mais, de pomme de terre, de lait et de fromage. Quelques arbres fruitiers et à la saison, le jardin complète le repas. Ici, pruniers et noyers permettent de faire l'alcool pour l'un et les réserves pour l'hiver pour l'autre.

jeudi 10 avril
A 9 h, je pars après mille mercis à ces hôtes charmants. Je vais direct à la rivière d'hier pour laisser mes chevaux brouter l'herbe 2 h et compléter leur repas. Un coup à droite, un coup rive gauche, je suis le cours d'eau et ses méandres jusqu'aux paturages qui bordent Strehaia. Plus de cultures, je peux tracer tout droit sous le soleil, entre les troupeaux de chèvres, de vaches, de moutons, qui parsèment cette large plaine communale. Un petit carré ici est en train d'être labouré par deux hommes et un cheval, plus loin c'est un tracteur qui travaille.




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