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Janvier Fevrier 2003 - Hongrie


« ça pèle » comme elle dit mais heureusement l’accueil est là...le souci quotidien : trouver du foin

30 janvier 2003
Il neige. Mais ce n’est pas grave, j’ai dans la tête les paroles de mon hôtesse : l’hiver est fini. Je paie mes hôtes pour le foin 2 euros, plus me demande mon hôtesse 8 euros, je tranche sur 4 euros, ça paie ici mon foin et ma nourriture. Je pars. Les trois flocons se sont transformés en tempête de neige. Je vais à pied pour que le cheval marche doucement, la mule suit, un peu raide. Pas le choix, il faut aller à HISTOLMAC, 5 km. La route est facile, tout du goudron, je ne veux pas qu’Aramis force. Et nous voilà dans la tempête à HITOLMAC. Je suis un peu refroidie à l’idée de monter la tente et mettre les chevaux à dormir dehors sans abris et 3 sans protection contre le vent. J’arrive à la ferme où m’attend le foin. Le propriétaire des lieux avec qui je me suis déjà entendue est toujours partant pour me vendre du foin mais pas chaud lui non plus que l’on s’installe dehors devant chez lui sous la neige. Il faut trouver une solution, il me fais signe de le suivre jusqu’à la mairie, discute, le maire téléphone, il me fait signe d’aller chercher les chevaux, j’obtempère. Qu’est-ce qui peut être pire que dehors? Depuis ce matin, il est tombé quinze centimètres de neige. Perdu. Ce ne sera pas demain que mes chevaux auront de l’herbe. Je suis mon bonhomme jusqu’à... la ferme qui m’a dit hier d’aller voir ailleurs, ici pas de foin. L’homme qui m’a répondu hier n’est pas là. Une grand-mère répond, discussion a laquelle je ne comprends rien et le petit fils de la grand-mère m’accompagne au bout du jardin: une cabane vide destinée à recevoir deux chevaux et du foin. Le Bonheur. J’installe mes chevaux là et, moyennant finances, je peux dormir et manger à la maison.

2 février 2003
Grappa au petit déjeuner, signe certain d’intégration. Hier, je n’ai rien trouvé au pied d’Aramis, et ce matin, elle boîte encore à l’antérieur gauche. Je ne sais pas ce que c’est. Une tendinite liée aux efforts dans la neige, une entorse sur la barre de fer ou un clou de rue. je penche pour la seconde solution aussi par facilité parce que dans ce cas, il n’y a qu’à attendre. Je n’ai pas de lin, il fait - 10°C et maintenir le pied au chaud toute la journée, voir la nuit, pour faire maturer l’abcès et soigner la blessure en cas de « clou de rue ». Si j’étais sur du clou de rue, sans aucun doute, je le ferais mais cette hypothèse, je n’ai pas envie de l’envisager. Je ne le voie pas non plus comme ça. Je fais un essai pour voir s’il est envisageable de tenir le pied au chaud à l’aide de pochettes « chauffe-corps » censées maintenir une température de 72° pendant 12 heures. J’obtiens une température à peine tiédasse, je renonce à l’idée. Je passe l’après-midi à avancer le livre de bord.

Mardi 4 février 2003
Il neige. Il fait froid. Il neige à gros flocons, il neige à fond. On reprendra 20 cm de neige toute la journée. Je pars sous la neige. L’étape prévue est courte pour Aramis, 2 h sous la tempête de neige. A la première maison habitée du village de BECSEHELY, je toque : « possible acheter du foin et dormir ». Il neige. L’homme sourit et ouvre la porte. Il me propose de mettre mes chevaux dans le garage et le dégage à cet effet.

Jeudi 6 février 2003
Il y a sept grands bâtiments parallèles, identiques à celui dans lequel je suis ; deux sont transformés en scierie, le mien en écurie. Ce devait être avant une immense ferme.
Un brin de soleil aujourd’hui, chemin agréable et sans soucis. Je passe au village de BELEZNA et m’arrête à la poste acheter une carte téléphone. Du bâtiment voisin sort le maire. Il est curieux et ravi ; il amène de l’orge aux chevaux et m’invite à boire un café à la mairie. Il a l’idée d’appeler le maire du village suivant où je vais. « pas de soucis » me dit-il, « le maire t’attend, il y a du foin et une place pour vous trois. Me voilà rentrée dans le réseau des maires. De jour en jour, chacun appelle son homologue et m’assure pour les 20 jours à venir gîte et couvert pour toute l’équipe.

10 février 2003
en passant devant le cimetière, je comprends que toutes les femmes mariées s'appellent " né " à savoir femme. " Jozsefné " c'est à dire que l'homme s'appelle Jozsef et la femme " femme de Jozsef ". Il faut que j'insiste pour que mes hôtesses me donnent leur vrai prénom.

15 février 2003
Mes chevaux sont super bien logés dans le corral des vaches avec paille et foin à volonté. La famille tzigane est extra; le chef de famille Jozsef et son frère, maire du village et tzigane insistent pour que je reste 2 nuits. Je suis bien là, j’accepte.

16 février 2003
Je répare mon matériel tout en discutant avec Jozsef. J’apprend que les tziganes ne sont pas nomades mais agriculteurs. Quand je lui fais un dessin d’une roulotte, il rigole...

21 février 2003
C’est souvent que le foin pourrit dans les champs en Hongrie, soit parce que les bâches coûtent trop cher, soit parce que -m’a expliqué un autre homme- le foin est vendu à un prix tellement bas qu’il ne vaut pas la peine d’aller chercher et rentrer les bottes qui pourrissent dans les champs. Un autre homme m’a dit que la Hongrie pourrait nourrir trois fois sa superficie et que cette surproduction, alliée à l’importation de produits agricoles qu’essaie de leur refourguer à tous prix l’Europe, entraîne une baisse dramatique des prix de vente de la production locale.
Enfin, ici, il y a le vin, les villages sont plus gros et visiblement plus riches que les vingt premiers jours.

23 février 2003
Aujourd’hui, en route vers le Danube...
On est dimanche, la ville est calme. Il s’agit de trouver le bateau qui nous mènera de l’autre côté du Danube. On croise une charrette tirée par un âne, quelques minutes d’arrêt pour causer un brin et Hue la, c’est reparti. Ah, voilà le bateau : une plateforme sur laquelle rentre une dizaine de voitures. Il faut attendre quinze minutes, le bateau traverse toutes les demi-heures. Les matelots sont prévenus par le maire de mon arrivée, mon passage est gratuit. Pas de soucis pour embarquer. Ce n’est ni plus ni moins qu’un large pont. Je trouve un tuyau bien solide et j’attache Aramis, craignant ses réactions. Le moteur démarre, tout se met à vibrer. Aramis ne bouge pas une oreille, stoïque. A croire qu’elle a pris le bateau tous les jours. Par contre, Cysko n’apprécie pas du tout, mais alors pas du tout le bruit du moteur et les vibrations. J’entoure rapidement la longe autour d’une barre de fer et force paroles et caresses parvient à le faire patienter les dix minutes que dure la traversée. Ouf on accoste. Le plaisir de la terre ferme, un petit peu dans un chemin de terre pour que l’équipe se détende. Voilà, on a traversé le Danube (ici, ils l’appellent la DUNA).

27 février 2003
oh, le soleil apparaît et avec lui la chaleur. Dès que le soleil est là, la température grimpe à toute allure, signe que les beaux jours approchent. Au milieu des champs à coté d’un canal, une place sèche et dégagée de neige laisse apparaître une pelouse à priori sèche mais qui a l’air d’être un régal pour Aramis. Vu que je suis en train de m’énerver sur la carte, que je ne suis pas pressée, qu’il fait chaud et qu’il y a enfin de l’herbe : Pause. Je ne met pas la clôture. Partout de la neige sauf là où l’on est. Cysko et Aramis sont rivés sur cette pelouse où, sous un couvert d’herbe sèche pousse une herbe verte et jeune.




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