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Terres et Cultures, deux ans déjà!
La découverte de l'Asie musulmane



    Hé oui, même si nous sommes un peu en retard, il ne fallait pas laisser passer ce deuxième anniversaire du départ de Magali.
    Passant successivement la Turquie, l'Iran puis l'Azerbaïdjan, cette deuxième année de voyage fut l'occasion de découvrir des pays et une culture bien différente de la nôtre.

    Que dire de toutes ces rencontres, de tous ces paysages et des milles situations vécues, plus ou moins cocasses…?
    Pour rester dans la formule, hé bien, ce sera un peu un pêle-mêle, bribes de récits recueillis des lèvres de notre aventurière, impressions, images… une invitation à venir voir par vous-même!

    Passé le détroit d'Istanbul, un énorme panneau vous donne tout de suite le ton, en proclamant "Bienvenue en Asie"! Les Turcs, tous comme les Iraniens et les Azéris se montreront d'ailleurs très accueillants, offrant volontiers l'hospitalité au voyageur répondant en cela aux injonctions du Coran, et à leur curiosité! Seuls les enfants a l'est du la Turquie et en Iran se montrent parfois moins avenants, prenant la mule ou le chien comme cible de leurs jets de pierres.
    Mais dans la grande majorité, dès le premier contact, les villages et les gens des villages se plieront en quatre pour aider notre équipe à poursuivre sa route, même s'ils ne comprennent pas toujours pourquoi cette curieuse petite bonne femme veut absolument aller par des chemins non goudronnés, dans une direction où il n'y a aucune grande ville connue…. Pourquoi vouloir aller deux ou trois villages plus loin ? mais pourquoi faire????? Cette incompréhension est souvent la source d'autres incompréhensions et complique les explications pour trouver le bon chemin. Pourquoi indiquer un chemin qui ne mène nulle part? Bien souvent, les renseignements demandés s'avèrent inexacts quand ils ne sont pas carrément faux! Une bonne carte, une boussole et beaucoup d'intuition, restent plus que nécessaires, surtout quand le bivouac en cours de route n'est pas possible, faute de d'herbe ou de sécurité !
    Faut-il encore avoir de bonnes cartes ! Hors de l'Europe, il faut oublier les cartes d'Etat-major… et bien souvent, c'est sur des cartes routières que Magali se repère. Heureusement, il y a peu de fil de fer barbelé, les bêtes vaquent, gardées par de jeunes bergers. Dans les montagnes, les choses se compliquent, les chemins sont hasardeux et parfois impraticables pour les bêtes. Le passage des cols est toujours éprouvant, et Magali garde de mauvais souvenirs de certains, passant en quelques heures d'une vallée verte et tempérée à un enfer de vent et de neige. Une aventure qui a failli mal tourner une fois, et dont elle se serait bien passée… Mais voilà, on ne peut tout prévoir, comme le passage des montagnes du Kurdistan, et de l'Iran prévu pour l'automne, et qui s'effectuera l'hiver, une différence sensible sur le calendrier, mais nettement plus sur le mercure et les intempéries!!! (Quand il gèle dans la tente, il fait très froid dehors…)
    Pas prévue non plus, la disparition du chien Nick, vraisemblablement la victime de personnes mal intentionnées, ni son remplacement quelques mois plus tard par une jeune chienne des rues d'un village turque. Kepek, pour moitié chienne de berger Kengal, est d'une compagnie agréable et suit bien les chevaux, par contre son rôle de chien de garde tient plus par le côté psychologique, que par ses vertus propres… elle est bien jeunette et a encore beaucoup à apprendre de son métier.
    Au hasard des rencontres ce sont souvent des bonnes surprises qui ponctuent le trajet, comme ces vieilles pierres sculptées découvertes enchâssées dans les maisons d'une vallée kurde, qui mèneront Magali à d'antiques églises, datant de la splendeur du Négus, superbes édifices ayant traversés les siècles, bien conservés ou à demi détruits, parfois recyclés en mosquées.
    Et puis, il faut encore dire quelques mots des chercheurs d'ors qui hantent les montagnes turques et iraniennes, se vendant et se revendant des cartes de l'or qui indiquent à coup sûr le filon rare… pour qui sait lire la carte et déchiffrer ses énigmes, un paradis pour aventuriers !

    Les impressions qui restent, ce sont aussi les couleurs, couleurs des magnifiques tapis de Tabriz, que l'on trouvent sur le sols des maisons de torchis et les métiers à tisser familiaux de toutes les petits villages de bergers de la région, couleurs des orangeraies sur les bord de la Caspienne, dont Magali, qui passe au Printemps ne se privera pas de goûter les fruits. Couleur grise et polluée de la mer Caspienne, couleurs noire ou marine des vêtements des femmes, bariolées des enfants, nombreux, voire très nombreux en Iran ou la moyenne avoisine les 12 par famille !
    Couleur kaki aussi, des militaires…… vaste sujet que des gendarmes, policiers et militaires en tous genres. " Quand on les voit, les ennuis sont là ! ". Il faut tout d'abord fournir le passeport, les papiers, le visa… " oui… mais où est le visa du village ? " ??? ; puis s'engagent les discussions sans fin " où allez-vous ? ", " d'où venez-vous ? ", " non… mais d'où venez-vous ???? ", " vous êtes terroristes ? espion ? agent du gouvernement alors ? ". Magali et sa mère ont même eut le douteux privilège de se retrouver nez à nez avec une auto-mitrailleuse, venue tout exprès encadrer le dangereux équipage…. et ne riez pas, ce genre de situation, c'est très dangereux pour la santé!

    Heureusement, les villageois se montrent aimables et Magali a toujours trouvé au cours de son périple les villages prêts à l'accueillir et des gens pour l'aider. Elle a plus d'une fois été étonnée de la qualité de l'accueil et de la politesse de ses hôtes. A l'ouest de l'Iran, accueillir un hôte, c'est un ensemble de petites attentions et de rites, centrés autour du thé, un bonheur constant... En Turquie, ce sont les femmes, en Iran, les jeunes hommes qui exécutent la plupart du cérémonial sous l'œil vigilants des aînés : recevoir est un tout un art !
    Mais dans ces contrées où les hommes vivent de peu et ne possèdent quasiment rien, il vaut mieux ne pas éveiller la tentation. Alors les quelques fois où Magali n'est pas sous un toit, avoir un bivouac rangé devient une règle d'or face à la disparition assez régulière de tout ce qui peut traîner et que l'on vous "range " dans un endroit perdu…
    Cysko aussi, en Azerbaïdjan, a excité les convoitises. Mais il ne se laisse pas emmener si facilement, manifestant dès la première jument croisée, ses volontés d'indépendance. Il faut aussi compter avec Aramis, qui ne se laisse pas séparer comme cela de son bel étalon, et joue les sirènes d'alarme. Plus de peur que de mal. L'occasion une fois de plus cependant, de vérifier que la police ne peut qu'enregistrer votre demande et vérifier vos papiers, mais absolument rien faire d'autre pour vous.
    Les loups promis chaque jour par les villageois, Magali ne les verra qu'une fois ; par contre il y a les hommes, dont il faut toujours se garder....
    Il n'est pas toujours facile pour une femme de voyager seule dans des pays musulmans (quand un homme ne peut pas voir, parler ou toucher une femme si il n'est pas marié, forcément, quand il en voit une qui se promène sans la protection du village ou de son frère, il est tentant de proposer....). Ici, les femmes travaillent et les hommes surveillent et discutent... chacun son rôle... Orlando, compagnon de route italien, n'en croit pas ses yeux. On proposera aussi quelquefois à Magali, la prenant pour un homme, d'acheter la fille de la maison….
    En Turquie, à l'Est d'Istanbul les positions hommes-femmes sont particulièrement déséquilibrées. Les femmes sont très craintives et se sauvent à l'approche d'une personne inconnue. Hors de la protection des villages, il est périlleux d'adresser la parole à un homme (qui le prend forcément pour une invitation licencieuse) et déraisonnable de faire une pause hors du regard des villages.
    En Iran, curieusement, les hommes sont plus respectueux, et Magali rencontrera beaucoup moins de problèmes qu'en Turquie. Les hommes, malgré l'immense frustration qu'entraînent les lois islamiques, sont plus sensibles aux règles du Coran les concernant, et n'insistent jamais lorsque je dis non.
    Les femmes y sont aussi timides et peu considérées. En plus elles sont voilées. Jamais une femme ne peut quitter son village seule. Alors lorsque j'arrive, le soir dans les villages perdus ou de mémoire d'homme jamais un étranger n'est passé, harassée par une journée de marche dans la neige, le voile sur la tête, la famille d'accueil demande " mais, pourquoi t'es déguisée en femme ? "…Et jamais les femmes ne manquent de venir vérifier alors que je me lave, la véracité de mes propos…
    Autre pays autres mœurs, n'empêche que cela fait bizarre de voir lors d'une cérémonie de mariage, le père du futur époux et le père de la mariée se quereller sur le prix de la future épouse devant la jeune fille en tenue de noces, et au bord des larmes ! Il n'est pas facile d'être une femme dans ces pays, première levée, dernière couchée, assumant la conduite de toute la maisonnée, quand il ne s'agit pas de sa subsistance.
    L'Azerbaïdjan, par comparaison est beaucoup plus libertaire : les femmes ne sont pas voilées, et leurs conditions de vie plus faciles. Elles ont plus de libertés et se sont souvent elles qui viennent au devant du curieux équipage, inviter Magali à se restaurer et à discuter. Usant de sa condition féminine, Magali recueillera bien des confidences, et provoquera certains remous dans les consciences…


    Voilà, en quelques mots, un an de voyage résumé. Vous en saurez un peu plus au fur et à mesure de la mise à jour du carnet de bord. (Non, on n'oublie pas, mais la logistique est lente……). Un grand merci à toutes les familles qui ont hébergé Magali et ses chevaux, et à tous ceux qui l'ont aidée.


    J'allais oublier, avant de vous quitter, de vous expliquer que l'équipage n'avait pu passer la frontière du Turkménistan. Malgré un mois de siège à la frontière, les autorités se sont montrées inflexibles : aucun cheval ne rentrera au Turkménistan. Peut-être aurait-il fallu graisser la patte au portier ? Toujours est-il que la voie administrative est remontée jusqu'au Président qui a posé son veto. Plus grand chose à dire dans ce cas. Magali a donc décidé de rentrer, en repassant par l'Iran pour partie en camion, puis l'Azerbaïdjan, la Géorgie, qu'elle traverse actuellement, la Russie si elle réussit à obtenir le visa, l'Ukraine, la Slovaquie, la Tchéquie, l'Autriche ?, puis l'Allemagne et enfin la France. Elle a déjà beaucoup voyagé et le chemin du retour et encore long. D'autre part, Cysko, qui a 13 ans aujourd'hui, en aura 15 à l'arrivée et aura bien mérité sa retraite d'autant qu'il commence à être sensible du dos. Et puis, comme le dit Magali, " il me faut encore du rêve en revenant… pour un autre voyage, qui commencerait, en Asie Centrale… ".




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